
Les aventures du jeune Arren, prince du royaume d’Enlad, qui va s’allier aux forces du grand magicien Epervier, pour rétablir l’équilibre du monde rompu par un sorcier maléfique. Dans le combat qui s’annonce, Arren et Epervier croiseront la route de Therru, une mystérieuse jeune fille. Ensemble, ils dépasseront leurs peurs et uniront leurs destins pour mener le plus fascinant des voyages.
D’après la saga romanesque Terremer d’Ursula K. Le Guin
BANDE-ANNONCE


Après une tentative infructueuse pour voir ce film en français, j’ai décidé de le laisser de côté pour attendre de le voir en version originale. Si j’apprécie voir les films d’animation en VF de manière globale, j’avoue avoir parfois du mal quand il s’agit de l’animation japonaise. Il faut dire que ce sont deux langues qui ne sonnent pas du tout de la même façon ! Il y a de bons doublages, oui, mais l’expérience reste différente. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas eu le feeling de voir celui-là en français. Le deuxième essais en VO fût donc le bon.
Une épopée initiatique
Il m’aura fallu quelques minutes avant d’entrer dans Les Contes de Terremer. Les premières minutes sont assez classiques pour le genre et peu engageantes, même si cela suscite l’interrogation. Tout commence vraiment après la fuite du jeune prince Arren, qui commet un acte relativement… sympathique (#ironie) juste avant sa fugue. C’est alors le début de son périple. Il croisera le chemin du puissant sorcier Épervier, qui le prendra sous son aile et le guidera jusqu’à Tenar, une vieille amie, et Therru, une mystérieuse jeune fille qui ne semble pas beaucoup apprécier Arren. Débute alors une véritable quête personnelle pour notre héros, partant à la recherche de lui-même, ainsi qu’une lutte sans pitié contre le ténébreux magicien Aranéide, qui souhaite transcender la mort.

Un symbolisme puissant
Ce qui m’a vraiment marqué dans Les Contes de Terremer, ce n’est pas l’histoire en elle-même, ni les personnages, mais vraiment les messages que l’oeuvre essaye de nous transmettre. Cela passe aussi bien par les dialogues que certains points scénaristiques. Par exemple : le prince Arren souffle d’un étrange mal qui lui fait douter de son véritable moi profond. Est-il bon ou mauvais ? Qu’est-ce qui le rend comme ça ? Des questions qui trouvent petit à petit leurs réponses et laissent le spectateur pantois. Le trouble identitaire du personnage est représenté à l’écran par un sosie qui semble le suivre au loin. S’agit-il d’une malédiction ? D’une véritable part de lui-même ? De son côté maléfique, peut-être ? Pour savoir ce qu’il en est vraiment, je vous invite à visionner le film.
Les Contes de Terremer nous invite également à s’interroger sur le sens et la raison de notre existence humaine, nous faisant réfléchir sur la dualité entre la vie et la mort. Tout cela a-t-il un véritable sens ? Si oui, quel est le sens de chacun ? L’un est-il dissociable de l’autre ?
Cette morale passe aussi bien de manière directe (par le biais de Therru) que de façon plus suggérée, via des personnages tels qu’Épervier et Aranéide, deux sorciers diamétralement opposés aussi bien dans leurs valeurs que dans leur magie. Ce dernier est d’ailleurs assez fascinant et très intéressant à analyser. J’aimerais tellement vous en dire plus, mais ma mémoire me fait défaut…en tout cas, je me souviens l’avoir trouvé très représentatif de l’image de la mort, ses pouvoirs et formes physiques venant illustrer à merveille son caractère et ses aspirations.

Personnages et esthétisme
Les Contes de Terremer n’est peut-être pas le Ghibli le plus impressionnant en matière d’animation ou d’esthétisme. Notons toutefois qu’il s’agit du premier film de son réalisateur et, pour une première, cela reste une réussite. Certains plans de paysages restent notables, ainsi que de beaux effets de lumière et de colorisation. La bande-son est également une réussite, bien qu’elle ne m’ait pas non plus marquée.
En revanche, j’avoue n’avoir pas accroché avec le héros principal. Le jeune Arren n’est pas un héros des plus agréables, même si ce n’est pas entièrement sa faute et que la fin rattrape un peu les choses. Si Therru finit pas être attachante, il m’aura aussi fallut un certain temps pour l’apprécier. Au contraire, j’ai de suite accroché avec Épervier et Tenar. Deux personnalités tranquilles, loyales et courageuses qui forment un duo très attachant. Enfin, si je n’apprécie par Aranéide, je dois reconnaître que c’est un antagoniste particulièrement charismatique et bien ancré dans son rôle. Il m’aura presque fait angoisser.

CONCLUSION
Les Contes de Terremer est un film qui ne m’aura, peut-être, pas beaucoup marqué en terme d’histoire et de personnages comparé à d’autres Ghibli. En revanche, je ne suis pas ressortie indemne de mon visionnage, car il fait passer des messages terriblement puissants sur la vie, la mort, l’existence, le bien, le mal et sur le contrôle que l’on peut (ou non) avoir sur les choses. J’ai vraiment été soufflée par toutes les lectures qu’il est possible d’en faire et je dois dire que je ne m’attendais pas à quelque chose aussi fort, riche en symboles et intelligent. Pour moi, c’est un film à voir au moins une fois et injustement mal aimé par le publique (sûrement un des Ghibli qui a eu le moins de succès). Une véritable aventure magique, fantastique et surprenante dans sa forme, mais aussi mâture et poignante dans ses propos.

FICHE TECHNIQUE

TITRE : Les Contes de Terremer
TITRE ORIGINAL : Gedo Senki
RÉALISATION : Goro Miyazaki
SORTIE VO/FR :2006/2007
GENRE(S) : Animation, Fantasy, Fantastique
VOIX FRANÇAISES : Nadine Girard, Georges Claisses, Rémi Bichet, Françoise Cadol, Armelle Galaud, Pierre Dourlens, Bernard Alane…
C’est vrai que ce n’est pas le meilleure Ghibli qui soit, mais je souviens avoir beaucoup apprécié ce film lorsque je l’ai vu.
J’ai, par contre, adoré La colline aux coquelicots du même réalisateur qui est beaucoup plus réaliste par contre 🙂
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J’ai bien aimé La Colline aux Coquelicots aussi, mais j’avoue qu’il m’a beaucoup moins parqué. Je m’en souviens à peine à vrai dire ahah, mais oui dans un autre registre ça reste un joli film 🙂
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